Choisir une prise connectée : 10 points à prendre en compte

Vous avez sûrement franchi le pas de la « domotisation » de votre intérieur avec des éclairages connectés et vous vous êtes même peut-être aidé de notre tuto dédié au choix des ampoules connectées. Mais en général, la folie de la connectivité vous gagne dès votre premier appareil mis en place. Alors, la suite logique, c’est la prise connectée. Nous avions vu avec les ampoules qu’il y a un certain nombre de chose à prendre en compte pour bien réussir son achat et cela est d’autant plus vrai avec les prises. Ces appareils ne sont pas anodins, un mauvais choix peut remettre en cause la sécurité de votre installation et des équipements qui y sont branchés. Pour éviter de mettre le feu à la maison, mais nous ne garantissons rien, voici les 10 points à prendre en compte pour un choix avisé.

1 – Choisir la bonne fiche pour la bonne prise connectée

Une prise connectée est particulière dans le sens où elle est à la fois mâle et femelle. Elle va en effet venir s’insérer dans la prise femelle de votre prise murale et vous viendrez y insérer une fiche mâle. Il y a donc deux moyens de se tromper.

Tout d’abord, nous utilisons en France des prises encastrées femelle de type E essentiellement, mais aussi F. Les types E possèdent une broche de mise à la terre alors qu’elle se fait via deux languettes de métal, en haut et en bas, pour les types F.

Attention donc à bien choisir votre prise connectée en fonction de sa partie mâle. Si vous utilisez une prise de type E, il vous faut une partie mâle de type E qui va avoir un trou pour permettre l’insertion de la broche.

Si vous avez des prises femelles de type F, vous pouvez utiliser des prises mâle F (avec deux bandes métalliques en haut et en bas pour la mise à la terre) ou une fiche mâle de type E. Mais dans le dernier cas, il n’y aura pas de mise à la terre, ce qui peut être un vrai problème en cas d’isolation défaillante d’un appareil électrique.

Cependant, pour ne pas se tromper, privilégiez les fiches mâles de type E/F ou Schuko. Elles sont à la fois E et F, c’est-à-dire qu’il y a un emplacement pour la borne de mise à la terre du type E et des languettes métalliques pour la mise à la terre du type F.

Nous parlons en connaissance de cause car plusieurs fois nous n’avons pas pu tester de prises venant de Chine car les fabricants ne sont pas au courant de notre type E et nous envoient des fiches mâles de type F…

Une prise mâle de type F ne rentrera pas dans une prise murale E française.

2 – Choisir la bonne prise connectée pour la bonne fiche

C’est le pendant de notre premier point, mais pour les fiches que vous viendrez insérer dans votre prise connectée, dans la partie femelle. Vous suivez toujours ?

Il existe en effet des parties femelles de type E ou F. Les conclusions sont donc les mêmes que précédemment. Cependant, dans ce cas, l’impact est moindre car la plupart des appareils électriques actuels ont des fiches Schuko, qui s’adaptent sur tout. C’est-à-dire que vous pouvez à la fois les mettre sur des parties femelles E ou F. Mais regardez quand même, par acquis de conscience, la fiche mâle de ce que vous voulez brancher, ça serait dommage que votre prise connectée de type E vous empêche de brancher un appareil avec une fiche sans insertion pour la broche de mise à la terre…

3 – Pour faire quoi ?

Entendez par cela : que voulez-vous brancher ? Il y a une notion importante à prendre en compte, c’est l’ampérage ou A. Chaque prise connectée est donnée pour un certain nombre d’ampères. Sachant que les prises murales, hormis pour les fours et les plaques de cuissons, sont en 16A, vous trouverez des prises connectées allant généralement de 10 à 16 A.

Cela a donc son importance pour savoir ce que vous pouvez brancher dessus. Si c’est pour brancher un appareil unique, cela ne posa pas de problème. Il vous faut en revanche savoir à quoi les ampères (A) correspondent en termes de puissance, en watts (W). Cela se fait simplement en multipliant le nombre d’ampères par le voltage de votre réseau (prenons 220 V). Donc la formule est :

Watts = Ampères x 220 V

Si vous achetez une prise connectée de 10A, vous pourrez y brancher un appareil de maximum 2200 W. Pour 16 A, ce sera du 3520 W. Prenons l’exemple d’un radiateur électrique que vous voulez piloter avec une prise connectée, les versions haut de gamme arrivent facilement entre 2000 et 2500W. Donc partez sur une prise 16A pour plus de sécurité. Car si vous surchargez votre prise, vous allez endommager votre appareil ou générer une surtension qui dans le meilleur des cas fera disjoncter votre réseau et dans le pire des cas mettra le feu.

4 – Une multiprise connectée?

Les multiprises connectées ont un gros avantage, celui de pouvoir venir y brancher plusieurs appareils sans avoir à faire un montage de multiprise non connecté sur une prise connectée. Nous ne vous le dirons jamais assez, les multiprises n’ont pas vocation de servir de hub à d’autre multiprises en cascades. Il en existe de toutes sortes mais elles comportent généralement deux parties distinctes :

  • Des prises femelles
  • Des prises USB (ceci-dit, il y a quelques modèles de prises connectées standards avec une ou deux prises USB).

Libre à vous de choisir : 3, 4, 6 ou encore 8 prises femelles et 2 ou 4 USB. Mais attention à l’ampérage ! Ce que nous vous avons expliqué au point 3 est d’autant plus vrai car là, il va falloir que vous cumuliez les puissances ou les ampérages des différents appareils que vous y brancherez.

Par exemple, vous voulez y mettre un ordinateur tour de gamer de 300W, 2 écrans de LC de 30W et une imprimante jet d’encre qui consomme 25W en utilisation, cela vous fait 385W, donc une 10A passe largement. Pour un home cinéma complet, vous pouvez être sur 500W. Mais dans la mesure du possible, privilégiez encore les multiprises 16A. Car si vous commencer à y mettre des clims, des assainisseurs d’air ou autres, ça va vitre monter.

L’intérêt des multiprises, même les mini avec 2 prises femelles, est que généralement chaque prise est pilotable individuellement via une application et à la voix. Chacune devant être renommée. Les USB, eux, sont pilotables en bloc.

5 – Simple ou perfectionné ?

Autre question à se poser, voulez-vous une prise simple ou perfectionnée ?
Dans tous les cas, vous pourrez déterminer des heures d’allumage et de mise hors tension (prises par prises en cas de multi). C’est une fonction de base des prises connectées. Même si elles sont connectées, il y a aussi dans tous les cas un petit bouton ON/OFF physique pour prendre le relais en cas de défaillance du Wi-Fi. Cependant, dans le cas des multiprises, ce bouton est quasi exclusivement général et non prise par prise.
Là où les marques vont réellement se démarquer, c’est avec des options comme des protections contre les surcharges et les surtensions. Très intéressant en cas d’orage. Mais celle qui sert beaucoup, c’est le suivi de consommation. Votre prise vous donnera en direct la consommation électrique des appareils branchés dessus, une consommation mensuelle, annuelle… C’est très bien pour les personnes voulant suivre de près leur budget. Cependant, cette option est loin d’être généralisée, même au sein d’une même marque. La Priska + Mini de Konyks la propose, ainsi que certaines prises de la marque Meross pour le plus performantes, même si cela tend à se démocratiser.

Suivi de consommation par Konyks et par Meross
Suivi de consommation par Konyks et par Meross

D’autres font aussi veilleuses, ce qui peut être sympa pour un couloir ou une chambre d’enfant (Panamalar, GBlife, Maxcio…), la lumière étant pilotable directement, comme une ampoule.

D’autres ont des ports USB, qui fonctionnent même quand la prise est éteinte.

6 – Intérieur ou extérieur ?

Vous voulez une prise pour la maison ou pour y brancher des appareils extérieurs comme une pompe de piscine, un spa ou un éclairage ? En plus de faire attention à son ampérage, regardez dans ce cas son indice de protection ou IP.

L’IP va vous informer de la capacité de la prise à résister à la poussière, à l’humidité ou à une réelle pluie. C’est une norme internationale de la CEI (commission électrotechnique internationale) qui est en fait l’amalgame de 2 indices : le premier chiffre concerne la protection contre les solides et le second contre les liquides. S’il y a un X pour l’un des deux, c’est qu’il n’y a aucune protection.

Donc si vous voulez laisser votre prise connectée à l’extérieur, sous la pluie, partez plutôt sur un IP 44 au minimum, mais s’il pleut beaucoup ou qu’elle est souvent sous pluie battante, un IP 45 n’est pas plus mal.

7- La forme

Attention lors de votre achat, certaines prises connectées sont grosses, très grosses… et moches, très moches. Ce sont en particulier les premières générations même si dans les nouveautés il y a aussi des fautes de goûts (l’exemple le plus frappant est la prise d’Amazon, qui a complètement loupé son étude marketing en nous sortant une brique connectée).

Regardez donc la place que vous avez, en particulier pour les prises intérieures simples. Si vous avez peu d’espace derrière un meuble ou sur le côté de votre installation, il va falloir aller sur des prises relativement petites comme la Priska+ Mini ou Priska+ Mini de chez Konyks ou encore les prises connectées Teckin et Grefic, il y a de plus en plus de modèles compacts.

Si votre prise est cachée, sont aspect visuel ne va pas vous perturber outre mesure, mais si en revanche elle est bien visible, autant éviter d’avoir un pavé informe. Les constructeurs ont fait des efforts et certains s’en sortent mieux que d’autres comme TP-Link, Konyks, Kogeek, Meross… Même si au final, l’aspect visuel est subjectif d’un utilisateur à l’autre, c’est surtout l’encombrement qu’il va falloir prendre en compte. Regardez donc bien les dimensions avant votre achat.

8 – Le type de connectivité à internet

Comme pour les ampoules, vos prises doivent être reliées à Internet pour être contrôlables via une application et / ou à la voix.

Il y a deux possibilités principales :

  • Connexion Wi-Fi : connectivité la plus répandue et la moins chère. Les prises ne sont généralement compatibles qu’avec la bande de 2,4 GHz. Attention donc, lors de l’installation, à bien vous connecter sur cette fréquence si votre box est à la fois 2,4 et 5 GHz. Le souci est que votre réseau va très vite arriver à saturation. Vous serez donc peut être amené à investir dans un système de maillage Wi-Fi pour essayer de regagner en débit disponible.
  • Connexion ZigBee : c’est un type de réseau particulier qui va nécessiter un Hub dédié. Ce pont va venir se connecter à votre réseau Wi-Fi et c’est sur ce Hub que vous viendrez connecter les prises. Cela va éviter de saturer votre Wi-Fi. Attention, il faut acheter un pont et toutes les prises ZigBee ne sont pas compatibles avec tous les ponts. La marque la plus connue est Philips Hue qui fait aussi des prises même si elle est plus réputée pour ses ampoules. Il existe d’autres marques compatibles Philips Hue comme Ledvance, Innr … Si vous avez un Echo Show 2, Echo Plus ou Echo Studio, il y a un pont ZigBee intégré compatible avec Hue. Cependant, ces prises sont moins nombreuses et plus chères que les prises Wi-Fi.

Des prises peuvent être à la fois ZigBee ou Wi-Fi et aussi contrôlable avec une télécommande radio fréquence comme les LSC Smart Connect ou les Philips Hue. Mais c’est plus rare.

9 – L’application pour la contrôler

La polyvalence de l’application est quelque chose à prendre en compte. Évitez autant que possible d’avoir 3 ou 4 applications pour piloter vos prises. La plupart des produits connectés Wi-Fi sont pilotables avec Smart Life ou Tuya. Cela évite de créer plusieurs comptes et finalement de se mélanger dans les noms, les produits… ou tout simplement de gérer trop d’applications. De plus, Il existe une Skill Smart Life pour Alexa ce qui fait qu’elles sont contrôlables à la voix. Cependant, certaines marques ont leur propre application non contournable comme Meross, Ewelink pour Sonoff, Kaza pour TP-Link ou contournable comme Konyks, LSC Smart Connect… qui peuvent être remplacées par Smart Life.

Pour les prises ZigBee, elles seront compatibles avec l’application du fabricant du Hub utilisé (Philips, Lightify, Tradfi… ou Alexa), mais il y a des reconnaissances dans certains cas comme Philips Hue et Amazon Echo. Et pour une prise, que vous utilisiez l’application Hue ou que vous passiez directement par Alexa, il n’y a pas grande différence pour une utilisation standard.

Dans tous les cas, pour une marque vous ne connaissez pas, assurer vous que l’application est disponible et que la Skill est aussi présente sur le store français afin de l’utiliser avec Alexa.

10 – Une prise encastrable ?

Un peu comme les interrupteurs muraux qui arrivent enfin chez nous (sans neutre), il commence à y avoir des prises connectées encastrables sur le marché. Elles sont encore très rares et souvent trop profondes pour nos boitiers d’encastrement.

Il y a une alternative avec des boitiers qui viennent se mettre derrière la prise, dans la boite d’encastrement. Là encore, il peut y avoir un réel manque de place afin de pouvoir ensuite remettre votre prise en place. Sachez, cependant ,que si cela est possible chez vous, vous pouvez mettre un switch comme Sonoff, un switch Meross ou Loratap qui viendra piloter directement votre prise murale avec les même possibilités qu’une prise connectée.

Ces 10 choses à prendre en comptes vont vous permettre, on en est sûr, d’être au courant de tout ce qu’il y a à savoir sur les prises connectées. L’achat d’une prise n’est pas anodin, donc nous vous conseillons de rester sur des produits avec le marquage CE et pour lesquels vous avez toutes les informations (ampérages, IP). Un visuel est également nécessaire pour vous s’assurer qu’il n’y aura pas de problème de branchement. Si vous avez un doute, passez votre chemin. Évitez aussi les premiers prix car si une ampoule claque, ce n’est pas trop grave, mais si une prises flanche, les conséquences seront sûrement différentes.

 

Ai-je choisi Alexa ou m'a-t-elle choisi ? Disons qu’en tant que bêta testeur, c’est un peu les deux ! Et je ne regrette pas d’avoir rencontré notre assistante préférée ni cette aventure entreprise avec Alexien Modo. Technophile, autodidacte et aimant la vulgarisation, je cherche à rendre facile d’accès notre passion commune !