Si, comme nous, vous êtes passionné de sport autant que de technologie, vous aurez probablement remarqué comment les objets connectés pour le sport ont peu à peu révolutionné nos entraînements. Sur les pistes, dans les salles ou en pleine nature, nous ne courons plus seulement avec nos jambes, mais désormais aussi avec des applications, des montres connectées et des capteurs. Grâce à eux, chaque effort devient mesurable, chaque progrès visible, chaque séance une opportunité de mieux nous connaître. Avec l’arrivée des beaux jours, nous avons choisi de développer un peu le sujet, en commençant aujourd’hui par un test complet de la ceinture cardio Polar H10, notre appareil favori pour suivre notre fréquence cardiaque. Réputé pour sa précision et sa fiabilité, ce cardiofréquencemètre est apprécié des athlètes de haut niveau comme des amateurs exigeants. Voyons pourquoi.
Polar H10 : la ceinture cardiofréquencemètre de référence
Déballage et présentation
Dès l’ouverture, le cardiofréquencemètre Polar H10 séduit tant par sa sobriété que par sa compacité. Mesurant 6.5 cm de long pour 3.3 cm de large et à peine 1 cm d’épaisseur, le capteur est de couleur noire et simplement orné du logo de la marque. Il saura être discret sous un t-shirt.
Sa ceinture pectorale est faite d’un textile technique doux qui intègre deux électrodes pour mesurer la fréquence cardiaque avec précision, des picots en silicone afin de maintenir la sangle même pendant les séances les plus intenses, une boucle de sécurité fine et totalement plate, ainsi que deux boutons pression destinés à recevoir le capteur.
Un système d’accroche robuste et malin car il permet à la fois de maintenir solidement le Polar H10 sur sa sangle, mais également de le mettre en fonction. Les deux pressions en acier inoxydable assurent la mise en contact de la pile CR2025, ce qui permet d’allumer ou d’éteindre le dispositif d’un simple geste. Vous pouvez ainsi mettre la ceinture pectorale chez vous avant d’aller faire du sport, clipser le capteur quand vous commencer votre séance, puis le retirer quand vous avez terminé.
Personnellement, je le place généralement dans ma poche, mais il m’arrive de le laisser accroché d’un seul côté lorsque je n’en ai pas. Même si Polar annonce une autonomie de 400 heures, cela permet d’économiser sa pile CR2025 (bien qu’elle ne coûte qu’environ 1€ pièce sur Amazon). Une durée de vie plutôt confortable qui, nous le verrons plus tard, semble plutôt juste.
Il faut dire que le Polar H10 s’appuie sur le Bluetooth Low Energy pour la transmission des données, un protocole bien connu des spécialistes de domotique que nous sommes et qui, comme son nom l’indique, présente la particularité d’être particulièrement sobre en énergie. Le cardiofréquencemètre propose également des connectivités ANT+ et GymLink qui permettent de l’utiliser avec plusieurs appareils simultanément pour la première, et avec des appareils de fitness connectés utilisant la bande des 5 kHz pour la seconde. Vous pouvez ainsi l’associer à la fois à votre montre connectée et votre smartphone, mais aussi avec un vélo elliptique, un tapis de course ou un rameur. La plupart des équipements du marché sont aujourd’hui compatibles, à l’instar du rameur connecté Domyos 500B…
Enfin, le Polar H10 est étanche jusqu’à 30 mètres et dispose d’une mémoire de 30 heures permettant d’enregistrer ses séances sans montre ou téléphone, ce qui est particulièrement utile pour certaines disciplines aquatiques, mais aussi lorsque le smartphone n’est pas à portée ou que l’on a besoin d’économiser sa batterie.
En résumé, à la lecture de ses caractéristiques techniques, on a le sentiment d’avoir d’avoir en main un outil très complet et conçu pour les sportifs exigeants. Reste à le mettre en fonction et à voir s’il apporte vraiment un plus par rapport aux capteurs optiques de nos montres connectées.
Fiche technique
Le cardiofréquencemètre Polar H10 se distingue par une fiche technique très complète qui en fait un choix privilégié des sportifs
- Marque : Polar
- Modèle : Polar H10 1W (parfois nommé H10+)
- Technologie de mesure : ECG
- SoC : processeur 64 MHz + mémoire interne (enregistrement jusqu’à 30 heures)
- Connectivité : Bluetooth LE (2 connexions), ANT+ 2.1, GymLink (5 kHz)
- Capacités : FC, RR, ECG
- Autres : technologie de transmission codée OwnCode®
- Matériaux :
- Capteur : ABS, ABS + FIBRE DE VERRE, PC, acier inoxydable
- Ceinture : 38 % polyamide, 29 % polyuréthane, 20 % élasthanne, 13 % polyester, empreintes silicone
- Joint torique : silicone 20 x 0.90
- Température de fonctionnement : de -10°C à +50°C
- Alimentation : pile CR2025 165 mAh
- Étanchéité : WR30 (jusqu’à 30 mètres)
- Dimensions :
- Poids : Confortablement ajustable et légère, elle s’adapte parfaitement à toutes les morphologies sans gêner les mouvements.
Installation et utilisation du Polar H10
Le Polar H10 peut être utilisé avec de nombreuses applications, dont deux du fabricant : Polar Beat et Polar Flow. Bien qu’il soit indiqué d’installer la seconde dans le manuel, nous vous conseillons plutôt la première car elle permet d’utiliser plusieurs dispositifs de la marque simultanément, mais aussi d’enregistrer ses séances sur la mémoire interne du capteur. En plus, elle dispose d’une application pour watchOS.
Association avec l’application
Grâce au Bluetooth LE, l’association du Polar H10 est simple et rapide, il vous suffit de :
- Placer le capteur sur sa ceinture ;
- Ouvrir l’application Polar Beat ;
- Aller dans « Settings » en bas à droite ;
- Appuyer sur « Émetteur de FC » ;
- Patienter quelques secondes pendant la recherche ;
- Activer ou désactiver les paramètres de votre choix. Par défaut, l’option pour utiliser 2 dispositifs BLE est désactivée.
Enregistrer sa séance sur Polar Beat
Ensuite, il ne vous reste plus qu’à débuter votre séance. Plus de 140 profils sportifs sont proposés dans l’application, nul doute que vous trouver ceux qu’il vous faut. Polar a même récemment ajouté le water running (longe-côte), le Stand Up Paddle, l’entraînement au Kettlebell, le HIIT, ou encore le sport automobile. Vous serez fin prêt si un baquet se libère en F1 avant la fin de saison !
Après chaque séance, vous pouvez visualiser l’ensemble des données enregistrées par le Polar H10, mais également par le GPS de votre smartphone. Évidemment, ces données seront fonction du sport pratiqué.
- Durée de la séance ;
- Distance parcourue ;
- Allure moyenne/max ;
- FC min/max/moyenne ;
- Calories dépensées.
Il est possible d’agrandir chaque graphique et de naviguer dessus de façon chronologique. Vous pouvez ainsi visualiser votre FC à un moment ou un endroit précis du parcours.
Tests de forme : Running Index et VO2max
Polar propose quelques outils vous permettant d’évaluer et améliorer vos performances, notamment le Running Index qui combine plusieurs paramètres récupérés pendant votre effort. L’algorithme se base sur la relation entre la fréquence cardiaque maximale et la vitesse de course.
Il est également possible de mesurer votre niveau de forme en réalisant un « test fitness » qui déterminera votre VO2max. Néanmoins, je suis assez circonspect quant à sa fiabilité puisqu’il m’affiche le surprenant score de 66. Certes, je fais environ 10 à 12h de sport par semaine, mais cela me semble très ambitieux à 40 ans… Cet excellent résultat est probablement dû à la nature même du test qui se réalise au calme et allongé, alors que la VO2max se mesure normalement lors d’un test d’effort. Même si je ne boude pas mon plaisir d’appartenir à « l’élite » (sic) des personnes de mon âge, permettez-moi de douter du résultat de ce test. D’autant que d’autres applications me donnent 10 à 15 points de moins, ce qui est probablement déjà plus proche de la réalité. Bref, un résultat à prendre avec des pincettes, mais un test qui n’en demeure pas moins intéressant pour mesurer ses progrès.
Enfin, vous retrouverez l’ensemble de vos séances par ordre chronologique et un résumé de vos records personnels. C’est simple et efficace, bien plus pratique que dans l’application Santé d’Apple, pour ne citer qu’elle.
Enregistrement sur la mémoire interne
Comme indiqué plus haut, le Polar H10 peut enregistrer votre fréquence cardiaque pendant 30 heures sur sa mémoire interne, mais l’option n’est pas des plus visibles.
Voici comment faire :
- Allez dans les paramètres via les trois petits points situés en haut à droite ;
- Sélectionnez le mode « Sauvegarder FC avec capteur » ;
- Approchez votre téléphone du capteur H10 ;
- Appuyez sur « Démarrer » lorsque vous êtes prêt ;
- Sélectionner « Enregistrer » quand vous avez terminé (ou effacer si ça vous chante !).
Et voilà, vous pouvez maintenant vous délester de votre smartphone ou de votre montre connectée. Une fonctionnalité précieuse pour les sports aquatiques, mais pas seulement. Une fois votre séance terminée, il vous suffit de retirer le capteur de fréquence cardiaque de la ceinture ou d’arrêter l’entrainement via Polar Beat. Vous pouvez ensuite télécharger les données. Ou les effacer si ça vous chante…
Polar Flow sur le web
Si vous aimez décortiquer vos données, créer des rapports et des programmes d’entraînements, vous pouvez aussi utiliser la Web App Polar Flow. Personnellement, je trouve ça génial, d’autant qu’il est possible de demander une archive de ses données personnelles ici. Elle contient toutes vos sessions, programmes, calendriers, et plus encore, au format JSON. Les plus geeks d’entre nous sauront probablement quoi en faire.
Polar H10 et Apple Watch
L’application Polar Beat pour Apple Watch est simple, peut-être un peu trop. Elle vous permet de lancer une session et de visualiser votre FC, la zone dans laquelle elle se trouve, le nombre de calories dépensées, la distance parcourue et la vitesse. On aurait aimé avoir toutes ces informations sans avoir à balayer l’écran ou tourner la couronne. Perfectible donc.
Notre avis sur la Polar H10
Après six mois d’utilisation, 270 sessions de sport, 260 heures à porter la ceinture et plus 700 km parcourus, je crois pouvoir dire que le Polar H10 m’a pleinement convaincu. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, mais je vais vous expliquer pourquoi il a pleinement répondu à mes attentes de confort, précision et autonomie.
Commençons par le confort. Alors que je n’étais pas du tout certain de supporter une sangle pectorale, je l’ai finalement très vite adoptée, car la ceinture du Polar H10 est légère et douce. Sa boucle de sécurité est parfaitement intégrée, au point qu’il m’arrive de ne plus savoir de quel côté elle est au moment de la retirer. Aucune gêne, aucune irritation, même pendant mes sessions de fractionné ou HIIT les plus intenses. Elle est d’ailleurs particulièrement précieuse lors de ces séances où j’enlève systématiquement mon Apple Watch de peur de la briser contre une kettlebell. Je n’irai pas jusqu’à dire que le H10 me manquerait si je ne l’avais pas, mais il fait désormais pleinement partie de ma routine d’entraînement.
Le deuxième point fort du Polar H10, probablement le plus important, est évidemment sa précision. En effet, sa méthode de mesure par électrocardiogramme fournit des données précises et fiables, surpassant largement les mesures optiques des bracelets ou montres connectées, souvent sujettes à des imprécisions en cas de mouvement excessif ou de variations d’intensité. Plus de trou dans mes relevés comme avec l’Apple Watch, plus de FC aberrante comme sur la ceinture Domyos, mes séances de sport sont suivies avec précision.
En effet, contrairement aux capteurs optiques qui utilisent des LED et photodiodes pour enregistrer les modifications de la taille des vaisseaux sanguins sous votre peau (signaux PPG), le Polar H10 réalise un électrocardiogramme (ECG) en détectant directement l’activité électrique du cœur avec des électrodes placées au plus près du cœur. Cette différence fondamentale se traduit par une précision nettement supérieure, surtout lors d’efforts intenses ou en situation de mouvement. L’analyse complète des ondes permet également de mieux détecter d’éventuelles pathologies.
Par ailleurs, alors qu’il m’arrivait fréquemment d’avoir des pertes de mesure avec mon Apple Watch, en particulier au rameur, le Polar H10 s’est révélé d’une précision chirurgicale et n’a absolument jamais décroché.
Troisième avantage : la grande autonomie du Polar H10. Si votre montre connectée vous offre plusieurs jours d’autonomie, vous n’y verrez probablement pas autant d’intérêt que moi, mais si vous avez une Apple Watch, vous savez déjà qu’elle ne peut pas suivre votre fréquence cardiaque en continu toute une journée. C’est une des raisons qui m’ont poussé à acquérir le H10, car il m’est arrivé plus d’une fois de terminer des sessions avec mon Apple Watch Series 10 éteinte au poignet. Lors des séances les plus longues, je me contente désormais d’associer mon cardiofréquencemètre à mon iPhone et, s’il venait également à me lâcher, il me reste la possibilité d’utiliser la mémoire interne… Pour ce qui est de la durée de vie de la pile, bien que je n’ai pas encore atteint les 400 heures d’utilisation, elle me semble plausible puisque je n’ai toujours pas eu à la remplacer après environ 300 heures d’utilisation (270 heures sur Polar Beat, mais aussi une bonne trentaine directement sur mon rameur).
Enfin, les applications Polar Beat et Polar Flow apportent un vrai plus en permettant d’analyser ses performances post-entraînement, de réaliser quelques tests de forme – même si la VO2 max semble largement surestimée – et de créer des programmes personnalisés basés sur sa condition physique. L’interface est plutôt intuitive et permet de facilement passer d’une discipline à l’autre, plus de 140 profils sportifs étant proposés. Bien qu’elle soit perfectible, l’application pour Apple Watch est également un point fort, dommage qu’elle ne soit pas également proposée sous Wear OS (à ma connaissance).
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