Amazon a annoncé hier le déploiement d’Alexa+ chez plus de 100 000 utilisateurs. Une première étape importante pour cette nouvelle version dopée à l’IA générative et agentique. Faisons le point en attendant de pouvoir enfin en profiter dans les mois à venir…
Alexa+ fait ses débuts aux États-Unis
Top départ pour Alexa+ ! A l’occasion de sa traditionnelle conférence téléphonique du trimestre, Andy Jassy, le PDG d’Amazon, a annoncé que l’entreprise a déjà déployé Alexa+ chez plus de 100 000 utilisateurs américains qui possèdent un appareil Echo Show 8 (2023)/10/15/21. Cela peut paraître beaucoup, mais il ne s’agit en réalité que d’un petit groupe d’utilisateurs puisque l’on recense quelque 600 millions d’appareils Echo à travers le monde. Un déploiement encore « modeste », comme l’a souligné le dirigeant, mais qui marque le début d’une nouvelle ère pour notre assistant vocal.
Andy Jassy s’est réjoui du fait qu’Alexa+ soit « l’un des premiers agents IA orientés action à destination du grand public ». En effet, Alexa passe du statut de simple assistant vocal à celui d’assistant personnel, à savoir une IA capable de réaliser elle-même des opérations complexes sur Internet en interagissant avec d’autres services.
Grâce à son concept « d’experts », nous pourrons dialoguer avec elle sur n’importe quel sujet, lui demander de résumer un mail, de planifier un dîner familial ou d’effectuer des réservations, de faire des achats et, bien évidemment, de gérer nos maisons connectées « de manière autonome ». Alexa+ pourra interpréter presque toutes nos demandes, même formulées de manière vague, mais aussi anticiper nos besoins (alerte de trafic, suivi de livraison, suggestions de cadeaux…) et prendre des initiatives. Pour les utilisateurs que nous sommes, cela promet une expérience plus fluide et plus riche au quotidien.
Un assistant IA appelé à évoluer
Le déploiement actuel ne comporte toutefois pas toutes les fonctionnalités montrées lors de la présentation d’Alexa+ fin février. Certaines promesses font encore défaut : elle ne peut pas encore piloter toutes les applications tierces (ni passer de commande UberEats/Grubhub), ni générer automatiquement des contenus ludiques (pas d’histoires du soir personnalisées, par exemple). Amazon assure néanmoins que « beaucoup de nouvelles fonctionnalités » seront ajoutées dans les mois à venir pour combler ces lacunes.
Il faut dire que les ingénieurs d’Amazon ont dû profondément revoir leur copie. Comme nous vous l’expliquions précédemment, Alexa+ est bien plus qu’un chatbot IA tel que ChatGPT ou Gemini, c’est une toute nouvelle architecture qui combine des modèles maison comme Amazon Nova avec des LLM comme Claude d’Anthropic, mais elle intègre aussi des agents d’IA comme Nova Act, qui lui permet de naviguer sur le web, et un vaste réseau de services tiers.
Andy Jassy reconnaît que la technologie reste pour l’instant « primitive » et moins fiable qu’un humain, le taux de réponse exacte des agents IA actuels étant estimé entre 30 % et 60 %. Ses équipes se sont fixées l’objectif d’atteindre 90 % de fiabilité pour Nova Act, mais il faudra un peu de temps à Alexa+ pour acquérir toutes ces compétences.
Quoi qu’il en soit, Alexa+ replace d’ores et déjà Amazon en tête de la course aux assistants IA en étant déjà déployée alors que Google continue d’améliorer son Assistant avec Gemini par petites touches et qu’Apple peaufine encore et toujours son futur Siri augmenté d’IA. De son côté, si OpenAI propose bien une interface vocale pour ChatGPT sur mobile, son chatbot n’est absolument pas capable de piloter nos maisons connectés, et en tant que fans de domotique, c’est évidemment ce qui nous intéresse le plus.