Il y a deux jours, nous évoquions les problèmes de Google Home : erreurs de compréhension, routines oubliées, commandes ignorées… Ce qui était autrefois l’un des assistants vocaux les plus fluides et réactifs du marché semblait mis de côté. Mais, chose assez rare pour être soulignée, Google a répondu hier aux doléances de ses utilisateurs. Dans un message publié sur X (ex-Twitter), Anish Kattukaran, directeur produit chez Google Home et Nest, a brisé l’omerta : les retours des utilisateurs ont été entendus, ses équipes travaillent « activement à des améliorations majeures. »
La reconnaissance publique d’un problème est en soi un tournant, mais que cache cette promesse de renouveau ? Et surtout, quelles leçons Google semble-t-il tirer de ces mois de grogne silencieuse ?
Google Home en difficulté : un aveu tardif mais salutaire
Il faut remonter à l’automne 2023 pour percevoir les premiers signes d’un malaise. Alors que Google réorganisait ses équipes autour du projet Bard, aujourd’hui devenu Gemini, les utilisateurs de Google Home rapportaient des lenteurs croissantes, des déclenchements erratiques, voire des pertes temporaires de certaines fonctions comme les routines ou les commandes multi-appareils. Sur Reddit, dans les forums de support, les témoignages se multipliaient, souvent ignorés ou clos par des réponses standards. Jusqu’à ce 23 juillet 2025 où Google s’est enfin décidé à sortir du silence.
Le message d’Anish Kattukaran ne donne pas de détails techniques, mais il ravit déjà la communauté domotique car, en reconnaissant explicitement un problème de fiabilité, Google admet un échec : celui de la continuité de service dans un écosystème où la voix est devenue la principale interface de contrôle. Le géant nous présente donc ses excuses et, mieux encore, nous fait la promesse d’améliorations majeures dès cet automne. On aime !
Pour les passionnés de domotique que nous sommes, l’évolution récente de Google Assistant ressemblait de plus en plus à un abandon en rase campagne. Les intégrations tierces via Matter ou Home Assistant peinent à trouver un équilibre stable, et la disparition des actions vocales tierces a laissé un vide fonctionnel. Que reste-t-il aujourd’hui de la promesse initiale ? Une lumière qui s’allume parfois, une réponse qui tarde souvent, et une lassitude qui grandit… Mais un espoir qui renaît aujourd’hui.
Une nouvelle feuille de route pour Google
Si Google promet des améliorations majeures pour l’automne, c’est sans doute que le chantier est vaste. En effet, derrière les problèmes de surface (latence, compréhension, stabilité), c’est toute la logique d’architecture de l’Assistant qui semble en cause. À force de superposer des couches de services – Assistant, Google Home, Nest, routines avancées et scripts, Gemini – l’expérience utilisateur a perdu en cohérence ce qu’elle a gagné en sophistication. Et c’est sans compter l’ambiguïté stratégique entre les ambitions pour l’intelligence artificielle avec Gemini et la réalité de nos usages quotidiens dans la maison connectée.
L’avenir de Google Home pourrait donc passer par un recentrage radical et un retour à l’essentiel : des commandes fiables, des scénarios qui s’exécutent sans faille, un assistant vocal qui comprend avant de deviner. Ce que demande aujourd’hui l’utilisateur n’est pas tant une IA qui philosophe qu’une lumière qui s’éteint quand il le demande. Et, surtout, qui ne s’allume pas toute seule à 3 heures du matin.
En attendant, au-delà de l’effet d’annonce, Google joue au moins la carte de la transparence et du dialogue, nous ne pouvons que les féliciter pour ça. Reste maintenant la lourde tâche de démontrer, dans les mois à venir, que cette prise de conscience se traduit bien par des actes car, dans un secteur en pleine ébullition, où Amazon renforce Alexa, où Apple mise sur l’intégration profonde avec iOS, et où les solutions locales comme Home Assistant Voice gagnent du terrain, l’hésitation n’est plus une option.